Mais qui est à l’origine de cette méthode de bien-être et de longévité ?
Quelles sont les influences philosophiques et culturelles qui ont façonné le Qi Gong au fil des siècles ?
Cet article vous propose un voyage dans le temps pour découvrir les origines du Qi Gong.
Pour rappel, le Qi Gong est une pratique ancestrale chinoise qui vise à harmoniser le corps, le souffle et l’esprit. Il s’agit d’une discipline qui associe des mouvements lents, des exercices respiratoires et de la concentration.
Les racines du Qi Gong remontent à la préhistoire, lorsque les hommes vivaient en osmose avec la nature et devaient s’adapter aux conditions parfois hostiles de leur environnement. Pour survivre, ils imitaient les gestes des animaux, s’étiraient, se massaient, se tapotaient ou fermaient les yeux pour se reposer. On en trouve des traces écrites dans le Zhuangzi (voir plus bas), livre datant de plus de 2000 ans.
Ces gestes instinctifs étaient en fait des formes primitives de régulation énergétique, ils deviendront la base du Qi Gong moderne.
Depuis plus de 2000 ans de multiples noms ont été utilisés pour désigner les exercices de santé. Le terme «Qi Gong» lui-même est d’un usage relativement récent. Il signifie littéralement «travail du souffle» ou «maîtrise de l’énergie».
Il regroupe sous une même appellation différentes techniques issues de la culture taoïste, bouddhiste, confucianiste et populaire. Ces courants ont chacun apporté leur contribution au développement du Qi Gong.
Le taoïsme est une philosophie et une religion née en Chine vers le VIe siècle avant J.-C., fondée sur le principe du Tao, la Voie naturelle qui régit l’univers. Le taoïsme accorde une grande importance à la recherche de l’harmonie entre l’homme et la nature, ainsi qu’à la quête de l’immortalité.
Les premiers textes taoïstes font référence au Dao Yin (littéralement «conduire et étirer»), une forme ancienne de gymnastique qui consistait à réaliser des postures et des mouvements inspirés des animaux ou des éléments naturels, afin de faire circuler le souffle vital (Qi) dans le corps. La gymnastique Dao yin est considérée comme l’un des ancêtres du Qi Gong.
Parmi les textes fondateurs du taoïsme figure le Daodejing (ou Tao Te King), attribué au sage Lao Tseu (ou Laozi), qui aurait vécu au VIe siècle avant J.-C.
Ce livre expose les principes essentiels du Tao, comme le non-agir (wu wei), le vide (wu), le retour à la simplicité (pu) ou encore la complémentarité des contraires (yin-yang).
Ces notions sont également au cœur du Qi Gong, qui cherche à équilibrer les forces opposées dans le corps et à suivre le cours naturel des choses.
Un autre texte majeur du taoïsme est le Tchouang-tseu (ou Zhuangzi ), attribué au philosophe Zhuang Zhou (ou Tchouang-tcheou), qui a vécu au IVe siècle avant J.-C. Ce livre contient des récits allégoriques et humoristiques sur la vie des sages taoïstes, qui pratiquaient souvent le Daoyin ou d’autres formes d’exercices corporels pour atteindre un état d’union avec le Tao.
Après avoir évoqué le rôle du taoïsme dans la naissance du Qi Gong, nous allons maintenant nous intéresser aux apports du confucianisme et du bouddhisme à cette discipline millénaire.
L’apport du confucianisme
Le confucianisme est une école de pensée inspirée par les enseignements de Confucius qui vécut au VIe siècle av. J.-C. et qui vise à promouvoir la morale, la justice, l’harmonie sociale et le respect des rites ancestraux.
Le confucianisme a été adopté comme doctrine officielle par les empereurs chinois pendant plus de deux millénaires, et a exercé une grande influence sur la culture et la société de l’Asie de l’Est.
Le Qi Gong confucianiste se caractérise par une attention particulière portée à l’éducation du cœur et de l’esprit, ainsi qu’à la maîtrise de soi. Le confucianisme enseigne que le corps donné par les parents doit retourner « net et entier » dans le domaine respecté de la mort.
Le Qi Gong de ce courant philosophique insiste donc sur la maîtrise de la pensée, la sincérité, la force morale et le respect des règles éthiques. Il vise à développer les qualités humaines telles que la bienveillance, la loyauté, la piété filiale et le sens des responsabilités.